J'ai été voir La La Land la semaine dernière!
Et oui j'ai tardé à y aller, malgré toutes les bonnes critiques que j'ai entendues au sujet du film et notamment par mes deux soeurs qui ne cessaient de me tanner pour aller le voir: "ça va te plaire! il est génial !" martelée à coup de chansons de la BO du film sur Deezer!
Et il faut l'avouer, qu'on aime ou pas, La La Land a ce petit je ne sais quoi qui le rend hors du commun. C'est un film vraiment spécial dans le bon sens du terme, et personnellement je suis sortie de la salle de ciné, dans un premier temps bouleversée, parce que oui j'ai vraiment beaucoup pleuré à la fin ! Puis j'ai soudain été prise d'une furieuse envie de danser dans la rue et de chanter à tue-tête. Bref quand un film me fait cet effet, c'est que j'ai adoré et qu'il a rempli sa mission!
Mais je peux comprendre qu'il ne soit pas au goût de tout le monde, et notamment de la gente masculine, parce qu'il faut l'avouer, certains passages pourront être qualifiés, par les détracteur, de cucu la praline ou même de nian-nian, avec aussi quelques lenteurs propre à ce genre cinématographique ; je pense, par exemple, à la scène où ils dansent et virevoltent dans les étoiles du planétarium. Scène pourtant mythique pour les adorateurs du film ( n'est ce pas soeurette? ^^ ). Mais voilà La La Land est une comédie musicale remplie de références aux plus grands films du même genre tel que Les Parapluies de Cherbourg et, que ça plaise ou non, c'est un véritable hommage à l'âge d'or des comédies musicales américaines.
Mais si on passe sur la forme et qu'on s'intéresse au fond, ce film nous pousse à nous interroger sur l'amour véritable, les péripéties qui l'accompagnent et surtout sur l'impact de nos choix personnels sur l'avenir du couple. Mais aussi sur l'impact positif de l'autre sur nous, lorsque son amour et sa confiance nous aide à surmonter nos craintes pour se surpasser et atteindre enfin nos rêves.
C'est l'histoire magnifique de Mia (Emma Stone) et Sebastian (Ryan Gosling). Mia rêvant de devenir actrice, passant audition sur audition sans réel succès et Sebastien pianiste, jouant dans divers restaurants et fêtes mais rêvant d'ouvrir son propre club de Jazz et de pouvoir jouer sans contrainte. Les deux s'encouragent l'un l'autre dans leurs rêves respectifs mais ne s'apercevront que trop tard que leurs choix présents seront décisifs pour la suite de leur histoire.
SPOILER ALERTE! A ne surtout pas lire si vous n'avez pas vu le film!
Ils s'encouragent donc l'un l'autre pour arriver à toucher du doigt leurs buts. Elle, ne parvenant pas à avoir un rôle, il lui donne l'idée d'écrire sa propre pièce. Lui, souhaitant ouvrir son club de Jazz, elle espère le voir faire des économies pour cela.
Alors que c'est un Jazzman du genre puriste, il se retrouve à accepter d'intégrer un groupe de jazz revisité, contemporain, ce qui l'emmène à partir de nombreuses semaines en tournée. Sebastian finit par prendre goût à cette nouvelle vie qui représente une forme d'accomplissement, et il met de côté son rêve de club de Jazz mais Mia le lui reproche rapidement. Il prend cela pour de la jalousie, alors que lui est en train de percer, elle n'y parvient toujours pas. Le couple s'effrite.
Elle assiste à son premier concert mais lui, contraint par ses obligations, ne peut se rendre à la Première de son One woman show. Blessée, elle le quitte et retourne vivre chez ses parents. Il la retrouve pour lui annoncer qu'elle a été repérée grâce à sa pièce et qu'elle doit passer une audition pour un rôle principal au cinéma. Elle décide finalement de le suivre pour aller à cette audition et décroche le rôle de sa vie pour un film dont le tournage se déroule à Paris. Ce qui va définitivement les séparer malgré la promesse d'un amour éternel.
Ce n'est que plusieurs années plus tard que leur chemin se croise de nouveau par hasard, dans le club de Jazz de Sebastian, alors que Mia est devenue une vedette, s'est mariée et a fondé une famille de son côté. Elle se trouve là en compagnie de son mari qui ne sait rien de l'idylle passée de sa femme.
Puis vient ce moment magique où leurs regards se croisent au loin, le coeur au bord des lèvres et leur émotion est palpable. Sebastian entame au piano la fameuse musique qu'il jouait quand ils se sont vus pour la première fois et là le fil de leur histoire reprend du début et nous rappelle tous les choix décisifs qui ont été faits, et quel aurait été l'issue si ces choix avaient été différents : il l'aurait embrassée dès la première seconde, il aurait refusé d'intégrer le groupe de jazz, il aurait donc pu assister à sa pièce, il l'aurait suivi à Paris et il serait aujourd'hui le mari et le père. On pense alors l'avoir notre happy end, mais non... Le film à beau être une comédie musicale, la fin est on ne peut plus réaliste...
C'est tout de même beau de voir qu'ils n'y seraient, finalement, pas parvenu l'un sans l'autre. Sans lui elle n'aurait jamais eu le courage d'écrire la pièce qui va la faire repérer, et sans elle, il n'aurait jamais pu économiser pour ouvrir son club de Jazz tant espéré où il est libre, à présent, de jouer le jazz qu'il aime tant. Mais finalement, leur réussite fut au prix du sacrifice de leur amour.
Mais ce qui m'a vraiment bouleversée et a fait couler de grosses larmes de chagrin sur mes joues rebondies, c'est de voir que s'ils avaient fait d'autres choix tout au long de leur relation cela aurait pu se finir autrement. L'accomplissement de leurs rêves respectifs tout en restant ensemble.
La frustration n'en est que plus grande quand finalement non, ce n'est pas Sebastian qui est aux côtés de Mia dans le club à écouter un pianiste lambda. C'est bien son mari dont on ne connait rien et qui nous semble si insignifiant, qui se trouve là. Et elle repart avec ce dernier, non sans se retourner une dernière fois sur l'homme qu'elle a tant aimé et à qui elle doit tout ! Puis enfin ce dernier sourire échangé entre Mia et Sebastian qui ne fait qu'accroitre notre déception ! Merde !! Une autre fin était possible ! Pourquoi ?!
On ne connait que trop bien ce sentiment ! Cette envie de vouloir remonter le temps et faire de meilleurs choix, des choix déterminants qui auraient pu changer complètement le cours des choses : "j'aurai du choisir Benoit plutôt que Marcus" "si je ne l'avais pas repoussé elle serait avec moi aujourd'hui" "je n'aurai jamais du refuser ce poste en Amérique du sud pour lui..." Bien souvent on s'aperçoit de ses erreurs une fois qu'il est trop tard et qu'on ne peut plus revenir en arrière.
Nous ratons des opportunités tous les jours mais nous en saisissons d'autres aussi.
Nos choix, même les plus infimes, peuvent avoir une incidence sur notre existence tout entière ! C'est plutôt flippant d'ailleurs... ça fait un moment que j'en ai conscience et que j'ai du mal à prendre des décisions en conséquence, allant du fatidique : - qu'est ce que je vais faire de ma vie ? au simple: - qu'est ce qu'on mange ce soir ? ou bien encore - on regarde quoi à la télé ? ---- "Euh je sais pas! Choisis toi!" Ainsi, si quelque chose foire, ça n'est jamais vraiment de ma faute, je ne suis pas responsable. ^^
Mais en fait non, parce que je suis tout autant responsable des choix que je fais, que de ceux que je ne fais pas... et ne pas prendre de décision par soi même n'empêche en rien les : "j'aurai du....j'aurai pu... si j'avais su..."
Sinon, on peut toujours s'en remettre au destin pour ceux qui y croient ; il reste plus facile de le blâmer lui, plutôt que soit même, ou un autre.
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