Pourquoi l’homme est à l’article de la mort au moindre petit bobo ?

Avez-vous déjà eu affaire à votre amoureux lorsqu’il est malade ou blessé ? Quand je dis malade et blessé, je parle là d’un simple rhume ou d’une petite angine et des petits bobos du quotidien bien sûr !  Avez-vous déjà eu à le supporter durant sa longue agonie ? Je suis sûre que beaucoup d’entre vous savent très bien où je veux en venir.


N’ayant pas eu de frères, mon père est le seul mâle de la famille et c’est donc la seule figure masculine que j’ai connu jusqu’à ce que je commence à sortir avec des garçons. Et en 27 ans je ne l’ai jamais entendu se plaindre de quoi que ce soit. Pourtant, vous vous en doutez bien, il est déjà tombé malade et en grand adepte des travaux manuels, il s’est déjà blessé (parfois gravement) à plusieurs reprises. Par exemple après s’être profondément entaillé le pouce, alors que la plupart des gens normaux auraient couru aux urgences pour avoir des points de suture, pour lui, rien de tel que le bon vieux scotch rouge industriel en guise de pansement. L’ « homme » par excellence ! Enfin l’ « homme à l’ancienne » devrait-je dire.

Car aujourd’hui, rares sont ceux qui réagissent ainsi ! En effet, de nos jours, un homme qui s’est fait un petit bobo ou qui traîne un rhume depuis plus de 3jours, n’a plus rien d’un homme. Il hurle, se traîne, gémit, se plaint, pleure, voir devient complètement paranoïaque ; il pense que personne ne l’aime, personne ne peut le comprendre, qu’il y’a une conspiration contre lui, que tout le monde lui veut du mal et on ne s’occupe pas assez de lui à son goût ! Nous avons beau lui répéter que c’est juste une vilaine grippe et que ça va passer, rien n’y fait. A ses yeux nous sommes des monstres sans scrupule car nous ne voyons pas la gravité de la situation !

Il ne peut pas se contenter de se coucher en silence dans le lit ; Non, il est malade et la terre entière doit le savoir ! Alors il déambule dans tout l’appartement en toussant bruyamment, laissant trainé ça et là des mouchoirs en papiers usagés ainsi que la dizaine de verres vides utilisés pour prendre ses médicaments. Il finira sa longue agonie dans le canapé du salon sous une tonne de couvertures, réclamant, un coup, la télécommande de la télévision, un coup, un autre oreiller ou bien son sirop pour la toux. Bref il est insupportable !

Certains hommes sont pires que d’autres je vous l’accorde ! Ma sœur est sortie quelques temps avec un véritable spécimen du genre il y a plusieurs années. Un jour, qu’elle se rendait chez lui, c’est la mère de celui-ci qui lui ouvrit la porte en indiquant d’un ton macabre : « le mourant est dans son lit ». Au début pensant à une petite blague elle fit son apparition dans la chambre, enfin si on peut appeler ça une chambre ! L’appellation « l’entre de la mort » conviendrait mieux ; volet fermé, rideau tiré, le noir complet, elle n’aperçut qu’une silhouette gémissante sous les draps, puis une main tremblante tendue vers elle. Elle décida de s’approcher prudemment et vit son amoureux les yeux plein de larmes près à rédiger ses dernières volontés et à signer son testament, tel un malade en phase terminal d’un cancer foudroyant… il avait une gastro.

Paradoxalement, je remarque que ces mêmes hommes, lorsqu’ils sont confrontés à des blessures bien plus graves, comme un coup de couteau, l’amputation d’un membre ou autre blessure hors du commun, font preuve d’un calme anormal compte tenu de la situation.
C’est à n’y rien comprendre ! Comment un homme fort, viril, et sportif qui s’est brisé, froissé, luxé la quasi totalité des os et des muscles du corps, au cours de ses diverses activités sportives et bagarres en tout genre, peut se retrouver à se rouler par terre de douleur et à pleurnicher comme un bébé après s’être coupé le bout du doigt avec une enveloppe en papier ?

Il semblerait, en effet, que les hommes soient génétiquement prédisposés à supporter de très forte, mais brève, douleur. C’est pour cela qu’ils sont ultrasensibles aux petites maladies qui trainent en longueur sur plusieurs jours et au petit bobo du quotidien.
Alors que, nous autre, les femmes, avons un seuil de tolérance bien plus élevé pour endurer des souffrances désagréables sur la durée ce qui nous rend apte à porter un enfant et surtout à accoucher.

Ceci explique cela alors ! Mais pourquoi les hommes ancienne génération tel que mon père étaient immunisés contre ses petits bobos ?
Je pense, en fait, qu’ils ne l’étaient pas. Ils avaient juste beaucoup plus de mal à exprimer leurs émotions et leurs sentiments. Ils ne voulaient en aucun cas montrer le moindre signe de faiblesse et savaient garder leur sang-froid en toutes circonstances. Ce qui n’est plus trop le cas pour la plupart des hommes d’aujourd’hui. Avec la féminisation de la société, les hommes ont beaucoup moins de mal à laisser paraître leurs émotions (cf  l’article La Maladie du siècle: La crise de la Trantaine Part II)

Pour ma part j’ai trouvé la solution ! Dès que mon Cher et Tendre est malade et montre le moindre petit bobo je le renvois fissa chez sa mère ! Comme ça plus de jérémiades interminables, quelques jours de tranquillité et il revient en pleine forme ! (Ouh ! la vilaine !)

Pour conclure, je tiens à remercier solennellement mon cher Papounet de m’avoir élever dans l’illusion que les hommes sont des supers héros en puissance qui n’ont peur de rien, qui ne sont jamais malade et qui souffre en silence.
Oui un grand Merci pour le choc et la déception lorsque je fus confronté à la réalité de ma génération !












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